La silhouette de l’oiseau
La silhouette de l’oiseau, voilà une chose qui me fascine.
Telle une voile traversant les mers, la silhouette de l’oiseau me confère un grand sentiment de liberté.
On assimile souvent les bateaux à la mer mais pas assez, a mon humble avis, au ciel.
Si il y a bien quelque chose auquel les oiseaux ressemblent, c’est bien à la légère et gracieuse envergure des voiles des bateaux,
se frayant un chemin difficile à travers les vents.
Et si naviguer n’était finalement que le fait de voler au dessus des flots.
Les oiseaux ne seraient donc t-ils pas des navigateurs, les premiers, et ce avant même l’invention de la voile.
Triste d’être mal aimé II
“[…]
à quoi pourrais-je être bon, ne pourrais-je pas servir et être utile en quelque sorte
[…]
on se sent prisonnier dans la gêne, exclu de participer à telle ou telle ouvre et telles et telles choses nécessaires sont hors de portée.
[…]
on sent des vides là où pourraient être amitiés et hautes et sérieuse affections, et on sent le terrible découragement ronger à l’énergie morale même
[…]
une armée de dégoût qui vous monte.
[…]
Jusqu’à quand mon Dieu !”
Lettre de Vicent Van Gogh à son frère Théo (Juillet 1880)
Triste d'être mal aimé I
« Enfance grise, sauvage, mais obstinée, volontaire, et qui laisse présager de l'ombre et des clartés de toute une vie. D'une part l'univers clos, un peu étouffant, de la famille ; de l'autre, les amples horizons sous un ciel toujours bas, où la lumière reste terne même durant l'été, où l'hiver étend sa chape neigeuse des mois durant, l'appel de l'aventure, l'aliment du rêve... Qui parle à cette âme frémissante, à cette émotivité toujours en éveil ? Qui fait écho à cette curiosité des êtres et des choses ? Personne. L'enfant ne recherche pas la solitude, il est seul, seul parce que différent, débordant d'un immense besoin d'affection, de compréhension, de communication, d'encouragement, auquel nul ne répond. Aussi s'enferme-t-il dans le mutisme, se retranche-t-il des autres, sans leur en vouloir, sans les maudire, mais de plus en plus fermé, de plus en plus replié sur lui-même. Triste d'être mal aimé. »
Van GOGH - Pierre Cabanne (1963)